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Depuis le 1er aout 2018, je suis à la retraite et il n'y en a qu'un qui ne le réalise pas, moi-même....

"On ne peut pas tout penser en termes d'ÉS"
Cette phrase prononcée par un élu local du Pays d'Arles lors d'une réunion de travail me revient en boucle depuis qu'il l'a prononcée il y a maintenant une dizaine d'années.
Si à l'époque je ne l'ai pas relevée, aujourd'hui, elle éclate comme une véritable réquisitoire sur l'impossible ÉS en tant qu'alternative, une fin de non recevoir cette problématique que je n'avais pas comprise parce que lorsque cet élu prononçait cette phrase lourde de sens, il fallait remplacer on ne peut pas par on ne veut pas, étant entendu qu'il s'incluait dans ce on impersonnel.
Redoutable confusion (ou pas?) de sa part et de celle de milliers d'autres prioritairement de ceux qui travaillaient et travaillent toujours dans le champ de l'ES et de ses réseaux. Une simple phrase qui atteste non seulement d'une méconnaissance profonde de l'ÉS, donc une incapacité intellectuelle à conceptualiser le projet de transformation sociale donc politique qu'elle porte afin de la promotionner, mais surtout d'une volonté implicite de défendre et de perpétuer le modèle économique dominant de marché autrement appelé capitalisme.
Rien de surprenant de la part d'un cadre de feu le PS, un parti qui n'a jamais remis en cause le capitalisme.
Un constat que j'ai établi fin 2012 après que deux autres élus locaux du même bord politique aient renvoyé à la poubelle de l’avenir, un projet de promotion et de développement de l'ÉS que je leur avais présenté.
Merci à eux de m'avoir éclairé, très tardivement, trop tardivement car même avec le recul, je pâtis encore de ce renvoi qui a pénalisé gravement la fin de ma carrière donc le montant de ma pension.
Et oui.
Mais puisque parait-il il faut passer à autre chose, je passe mon temps à m’expliquer mon fourvoiement afin de le dépasser.

Comme je l'ai mainte fois écrit, l'ÉS est la seule alternative crédible et possible au capitalisme et je renvoie à mes nombreux billets de mon ancien blog sur le sujet Économie Sociale, l'alternative.

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D'autant plus depuis qu'une nouvelle crise du libéralisme économique improprement appelée crise des gilets jaunes a éclatée le 17 novembre 2018 faisant 10 victimes dont un jeune de 23 ans que j'ai aperçu lorsque j'empruntais le rond point d'Avignon sur lequel il menait son combat pour plus de justice sociale et fiscale.
Je rends ici un hommage sincère et attristé à ces disparus des giratoires.
Car si crise il y a, c'est bien d'une nouvelle crise récurrente qui jalonne l'histoire du capitalisme et de son fidèle allié l'ÉTAT aménageur, gendarme et/ou providence dont ne peuvent se passer les libéraux pour la bonne marche de leurs affaires qui fabrique de plus en plus de milliardaires éloignés du reste du monde des citoyens balayés par le marché mondial que dénonçait déjà Marx en son temps.
Triomphe de la bourgeoisie du commerce et des marchés financiers protégés par les forces de leur ordre et non celui du peuple et contre lesquelles aucun GJ ne pourra rien tant qu'il restera dans une analyse préhistorique donc avec des solutions ante historiques elles aussi.
Car la pire des fractures qui se creuse pour la compréhension des enjeux du système capitaliste et qui est bien plus ravageuse que celle des inégalités de revenus et de salaires, c'est bien celle de la fracture intellectuelle entre les mal nommées élites intellectuelles et ceux qui subissent la violence symbolique (en référence à mes travaux de recherche doctorale) dudit système en terme de domination et de manipulation.
La meilleure preuve de cette manipulation alimentée en continu par les chaines du même nom, c'est la présentation d'une liste pour les prochaines élections européennes qui permettra peut-être à certains, dont Mme Levavasseur, de devenir député européen et d’être phagocytée par le système libéral comme le furent en leur temps d'autres rebelles de circonstance comme José Bové ou Édouard Martin.
Ce faisant, en voulant intégrer un système qu'ils combattent avec le RIC, j'espère que ces prétendants aux places auront l'honnêteté militante de ne plus porter de GJ et de ne plus se revendiquer de ce mouvement...
Et les sondeurs à la botte des médias et des pseudo élites de s’esbaudir que cette liste va paradoxalement ramener des voix à M. Macron alors qu'elle se constitue avec ses principaux adversaires.
Aucun paradoxe dans ces carabistouilles électoralistes mais une simple logique et cohérence.
A propos de cohérence, celle du GDN lancé par le premier de la classe des élites relève tout autant de la carabistouille chère au squeeze ÉTAT/MARCHÉ.
En effet, une fois ce simulacre de rodéo démocratique clôt, l'alternative suivante s'offrira à lui.
Soit il prend en compte les doléances de ceux qui se sont exprimés et de fait il ne garde pas le cap qu'il a promis aux 18,19% de son électorat du premier tour de l'élection présidentielle et engage un référendum à question unique ou multiples qui débouchera immanquablement sur un refus qu'il poursuive son mandat, soit il n'en tient pas compte et perd définitivement toute légitimité et devra se démettre de son mandat.
Devant une telle alternative comment et pourquoi s'intéresser à ce rodéo pipé d'avance?
En attendant le résultat du GDN qui me fera revenir dans un billet beaucoup plus complet, je me remémore une phrase que M. Macron pourrait emprunter à Coluche pour continuer son mandat: "Dites moi ce dont vous avez besoin, je vous expliquerai comment vous en passer"