C50CE8D6-CC3F-43B7-A3BC-5153A2E01038.jpeg, juil. 2021
Vendredi 16 juillet dernier, j’ai assisté à une réunion d’information de l’association ZAP Agroparc dont je suis adhérent qui s’oppose à l’implantation d’une déchèterie en zone péri urbaine d’Avignon dans le quartier AGROPARC à Montfavet (voir billet).
Un bénévole conseillé par France Nature Environnement et naturaliste de la Ligue de Protection des Oiseaux qui intervient auprès de l’association a expliqué que les services de l’environnement n’avait pas fait (ou mal fait?) leur travail concernant l’impact de cet équipement sur la faune et la flore locale et surtout qu’ils n’ont pas, comme ils en ont l’obligation, étudié les sites alternatifs susceptibles de recevoir cette déchèterie qui causeraient le moins de nuisances de toute nature, notamment en terme d’augmentation de trafic routier.
Il a précisé que s’il était favorable aux déchèteries pour le traitement et le recyclage des déchets, elles ne devaient pas être installées sur des zones naturelles à protéger, mais prioritairement sur des friches industrielles qui ne manquent pas sur le territoire.
Une adhérente de l’association nous a informé que les associations patrimoniales et environnementales ne pouvaient plus ester en justice comme cela est précisé dans la loi ELAN, si elles ont moins d’un an d’existence, ce qui réduit considérablement le pouvoir des citoyens de s’associer pour agir sur leur destin individuel et collectif de plus en plus sous la double coupe de technocrates et d’élus déconnectés des réalités du terrain et des aspirations de ceux qui y vivent.
L’association s’est attaché les services d’un avocat dans ce combat contre ce projet qui risque d’être long d’autant plus que la ville d’Avignon a décidé la mise en impasse définitive de la rue Lucie Aubrac où une aire de retournement est actuellement en phase de réalisation.
Les riverains de cette rue qui sont les premiers opposants à ce projet ne subiront donc plus un flux augmenté et incessant de véhicules, ce qui implique qu’ils devront nécessairement inscrire ce combat dans une option collective élargie de protection environnementale au service de l’intérêt général avec des arguments convaincants et un projet de substitution crédible sinon ils offriraient à leurs détracteurs l’image de propriétaires uniquement préoccupés de la dévalorisation de leurs biens immobiliers, ce qui est un argument non négligeable mais non essentiel, de surcroît réducteur du but social de l’association.
Pas simple, mais c’est dans cet esprit et dans cette posture consubstantiels à l’ÉS que je m’associerais et que je poursuivrais mon engagement dans l’association ZAP Agroparc.
Un engagement que je viens de rompre parce que pour rédiger un nouveau billet sur le sujet comme je m’y étais engagé, j’ai questionné l’adhérente citée ci-dessus pour connaître les membres du conseil d’administration ainsi que les fonctions et les noms des membres du bureau.
Voici sa réponse:
Monsieur.
Je finis par m'interroger sur vos desseins.
En quoi la composition du bureau et du CA vous intéresse-t-elle ?
Vous avez déjà demandé les statuts de l'association, le détail de nos actions passées et à venir, les nom et fonction de notre naturaliste, ainsi que le texte de loi qui interdit ZAP Agroparc d'ester.
Vous en savez déjà beaucoup plus que tous les autres adhérents.
Hallucinant n’est-il pas?
Vous connaissez des associations dont les adhérents n’ont pas à connaître ses statuts, les membres du conseil d’administration, son instance politique, et ceux du bureau, son instance décisionnel et exécutif?
Pas moi, hormis les sectes.
De toute ma carrière et de mon engagement associatif et politique c’est la première fois que je lis une telle incongruité qui dénigre la démocratie interne, un des principes fondamentaux de l’association loi 1901.
Je rappelle à cette personne, sans doute auto-proclamée porte parole de l’association, que l’ÉS qui promeut les projets collectifs concourants à l’intérêt général s’oppose à la conception utilitariste qui conçoit que l’intérêt général soit constitué de la somme des intérêts particuliers et affiche que c’est la somme des individualités et non des individualismes qui construisent les projets collectifs.
C’est cette philosophie économique consubstantielle des associations loi 1901 qui caractérise les structures de l’ÉS en tant qu’alternative.
Puisqu’il faut 2 administrateurs légaux pour créer une association loi 1901 ou une coopérative elles sont aussi dénommées société de personnes et sont administrativement relativement simples à créer ce qui fait que de nombreuses associations ont pour objet la défense d’une cause ou la poursuite d’un objectif très éloigné de la philosophie économique pré-citée et ne s’inscrivent donc pas dans le projet politique de transformation sociale porté par l’ÉS.
Des associations d’opportunité et/ou des guichets d’enregistrement et d’exécution des collectivités territoriales qui les financent parfois jusqu’à 100%.
D’autres qui s’autofinancent totalement sans subventions publiques n’entrent pas non plus dans l’ÉS en tant qu’alternative.
Pour plus de précisions sur ce que j’appelle le dévoiement de l’ÉS je renvoie à mon blog et plus précisément à la rubrique Coup de neurones.
J’en déduis que ZAP Agroparc est une association instrumentalisée d’opportunité au service des interêts particuliers de ses membres qui participe ainsi au dévoiement de la philosophie économique de l’ÉS qui aboutit à ce que les pouvoirs publics prennent des mesures aussi restrictives pour la démocratie sociale et locale que celles contenues dans la loi ELAN relativement aux recours abusifs.
C’est l’éternel effet de balancier dont l’ÉS en tant qu’alternative doit impérativement se prémunir pour rester crédible afin de proposer un autre projet politique, socio-économique et écologique.
Ceci écrit, je continuerai à m’opposer à ce projet de déchèterie à cet endroit que j’apprécie particulièrement mais en dehors de cette association.