pie nuisible.jpg, avr. 2021
Le libellé et la forme du titre de ce billet est l'objet d’un mail contenant la réponse qui m'a été adressée après avoir signalé une pratique barbare d'un autre âge (photo) à l'ASPA, une association à laquelle j’ai adhéré il y a quelques mois, sans doute parce que cette structure possède un excellent site de présentation de son but et de ses actions en faveur de la défense des animaux sauvages.
Bref exposé de la connerie en question.
Le 21 mars dernier, je rentrais d'une promenade quotidienne lorsque j'ai aperçu au milieu d'une parcelle récemment semée un bambou au bout duquel se balançait une magnifique pie mais qui avait fini sa vie comme épouvantail afin de dissuader ses congénères de manger quelques graines dudit semis.
A l'heure du respect de la biodiversité, faune et flore, j'ai ressenti un immense dégoût et une colère froide envers cette pratique que je croyais disparue comme celle de clouer des chouettes sur les portes des granges pour épouvanter le malin, des actes caractéristiques de l’obscurantisme le plus sombre qui soit.
Le lendemain, je suis allé décrocher cette malheureuse pie pour la remplacer par une affichette sous plastique avec d'un coté le logo tête de renard de l'ASPA et de l'autre le formulaire de la pétition en faveur des animaux considérés comme nuisibles.
Je revenais de cette action lorsque le propriétaire m'a vu et m'a demandé ce que je faisais, je lui ai expliqué que j'agissais en mon nom (donc en n'engageant pas pas la responsabilité de l'association (peut-être sa réputation, mais moi, au village sans prétention, j'ai mauvaise réputation...) pour transformer la loi qui classe certains animaux en nuisibles.
De l'activisme bien tranquille en quelque sorte.
Une discussion s'est engagée et cette personne m'a pris en photo sans mon consentement, ce que je lui signalé, parce que cela est réprimé par la loi lorsque la plainte n'est pas classée sans suite, puis il m'a dit que j'avais pénétré sur une propriété privée, ce que j'ai reconnu.
Je lui ai demandé quelle était la nature du semis, il m'a répondu que c’était une culture à gibier donc pour nourrir les animaux sauvages afin de les tuer ensuite.
Pour finir il m'a dit transmettrait mes faits et gestes aux autorités.
Agissant ainsi, je n'ai pas eu l'impression d'être un con et de faire des conneries comme l'écrit je ne sais quel autorisé anonyme, des termes que j'ai défini dans de nombreux billets, mais comme il n'est pas sain d'être à la fois juge et partie, je laisse ceci à l'appréciation de chacun.
Ensuite j'ai envoyé un mail circonstancié à l'ASPA qui est resté sans réponse une dizaine de jours, j'ai relancé et, toujours sans réponse, j'ai téléphoné à l'ASPA où une personne m'a répondu d'un ton peu amène qu'ils n'avaient ni le temps ni les moyens de répondre aux sollicitations individuelles.
Puis un mail avec l'objet ci-dessus est arrivé dans lequel on me disait d'un ton très donneur de leçons:

*que leurs actions étaient légalistes et diplomatiques
*que je n'avais pas à utiliser leur logo
*qu'ils ne percevaient pas de subventions publiques pour rester indépendants
*qu'ils fonctionnaient comme ça depuis 40 ans
*que ce propriétaire avait la loi pour lui, tant pour celle qui classe les pies en oiseau nuisible que celle qui protège la propriété privé
*que j’aurais dû alerter les élus locaux.

J'ai répondu à ce mail en rétorquant:

*que la condescendance et l'irrespect (connerie) ne convenaient pas envers un adhérent fusse t’il en contradiction avec les méthodes de l’association dont il est adhérent
*que la propriété privée n'autorise pas de faire tout et n'importe quoi chez soi
*que si leur logo doit être soumis à autorisation pour utilisation il faut le spécifier sur le site
*que lorsque l'on sait pour qui et par qui la loi est faite, pour l'améliorer dans ce système voire pour la changer il faut souvent la contourner ou la transgresser pour la rendre caduque et la remplacer par une autre, je pense bien sûr à la loi sur l'IVG, à toutes les actions illégales contre les extensions des camps militaires comme le Larzac, à l'enfouissement de déchets nucléaires, à la fin de vie, etc.
*que les élus locaux sont très souvent sous la pression électoraliste des sociétés de chasse dont ce propriétaire fait sûrement partie.
*que lorsque l'on conduit des actions de quasi intérêt général, refuser des subventions publiques est une aberration car la preuve d"une bonne gestion d'une structure d'ÉS est l'équilibre des recettes qui ne doivent pas octroyer d'une manière ou d'une autre le pouvoir à un quelconque groupe d'influence au sein du Conseil d’Administration pour préserver le principe un homme/une voix.
*que la provenance des seuls dons en sus des cotisations permet l'opacité et les malversations financières
*qu'agissant ainsi, l'ASPA possède avec son site un très bel emballage mais dissimule un produit frileux en matière de lutte pour la protection des animaux sauvages
*qu'elle n'entre pas dans la catégorie des structures de l'ÉS pour l'AlternativÉS mais constitue plutôt un pilier fidèle du fonctionnement du système qui pérennise sur le long terme la maltraitance animale
*que les nuisibles avaient encore de mauvais jours devant eux et qu'elle travaille pour les générations futures lointaines



Le lendemain, une nouvelle pie se balançait tristement au gré du vent au dessus du semis de ce propriétaire imbu de son impunité conférée par son permis d'épouvanter avec des oiseaux utiles au biotope local.
Bien entendu, je ne me considère plus comme adhérent de cette association dont j'ai bloqué leurs mails qualifiés d'indésirables.